L’ouvrage de Xénophon, « De L’équitation », a été écrit voici quelques 400 ans avant J.C. Il n’a pas pris une ride. Cet article présente quelques unes de ses recommandations ou remarques pertinentes.
Le cheval, c’est le pied
Vous cherchez un cheval ? Regardez d’abord ses pieds.
« (…) la première chose à considérer, ce sont les jambes. (…) Dans l’examen des jambes, regardez d’abord le pied. Les pieds volumineux sont de beaucoup préférables aux pieds petits pour la perfection de la jambe. N’oubliez pas ensuite d’observer si le sabot est élevé, tant par devant que par derrière, ou s’il est plat. Est-il haut ? il éloigne de terre la partie appelé la sole; est-il bas ? le cheval appuie également sur les parties dures et sur les parties molles du pied, comme les hommes mal faits qui ont le pied plat. (…) les chevaux qui ont de bonnes jambes se reconnaissent au bruit de leur marche; et c’est fort juste, car un sabot bien évidé résonne sur le sol comme un cymbale. »
Vous vous occupez d’un cheval ? Prenez soin de ses pieds : attention à l’humidité et à la qualité du sol.
« S’il faut au cheval de la nourriture et de l’exercice pour fortifier son corps, il n’est pas moins nécessaire de lui soigner les jambes. Une cour humide et unie gâte les meilleurs pieds. Pour éviter l’humidité, il faut de la pente, et, afin que le sol ne soit pas uni, on fera un lit de pierres enfoncées l’une à côté de l’autre et à peu près de la grosseur du sabot. Une cour ainsi disposée fortifiera les pieds du cheval, quand même il y resterait en repos ; »
Avant de dresser, apprivoisez.
Apprivoisez le cheval ou poulain avant de le débourrer.
« On doit néanmoins veiller à ce que le poulain qu’on donne à dresser soit [déjà] doux, maniable et ami de l’homme. (…) Il faut le manier aux endroits où il aime à être touché : ce sont ceux où le poil est le plus épais et où il ne peut se soulager lui-même de ce qui l’incommode. Recommandez au palefrenier de mener votre poulain dans les lieux fréquentés, de le présenter devant toutes sortes d’objets et à toutes sortes de bruits. Lorsqu’il s’effraie, c’est en le caressant, et non en le maltraitant, qu’on lui apprend qu’il n’a rien à craindre. »
Attacher le cheval à un point en hauteur
« L’endroit où la longe est fixée doit être plus haut que la tête du cheval; car, lorsqu’un objet l’incommode, son mouvement naturel est de relever la tête, et, en l’attachant comme je l’ai dit, la corde se lâche au lieu de se tendre. »
On veille à épargner la bouche
Quand on a un cheval en main :
« Le palefrenier doit encore savoir qu’on ne doit pas se servir des rênes pour mener le cheval en main, cela lui gâte la bouche. »
Quand on ajuste le mors :
« Il [le palefrenier] doit connaître à quelle distance des molaires le mors doit se placer : trop près, il durcit la bouche et la rend insensible ; trop descendu vers l’extrémité de la bouche, le cheval a la faculté de le saisir avec les dents et de se soustraire à l’obéissance. »
Sitôt pansé, le cheval est de nouveau sale
« (…) après qu’on s’y est donné beaucoup de mal, le cheval n’est pas plus tôt sorti, qu’il est comme si on ne l’avait pas nettoyé. »
(commente si c’est l’histoire de ta vie, à toi aussi)
Ne vous mettez jamais en colère
« Ne mettez jamais de colère avec les chevaux; c’est le premier principe à retenir, la première habitude à s’imposer : la colère ne réfléchit pas et fait souvent faire des choses dont on se repent. »
Descendez de cheval dans la carrière
« Lorsqu’il est temps de mettre pied à terre, ne descendez ni au milieu des chevaux ni auprès d’un groupe d’hommes, ni hors de la carrière. C’est dans l’endroit même où le cheval se voit contraint au travail qu’il doit aussi trouver le repos. »
Mieux vaut prévenir que guérir
Surveillez que le cheval mange sa ration, car un cheval qui ne mange pas ou difficilement serait signe d’un problème, et mieux vaut voir venir très tôt ce genre de problème :
« Dans ce cas, on reconnaît si le palais est engorgé et a besoin de traitement, s’il y a fatigue et besoin de repos, indigestion d’orge, ou quelque autre indisposition. Chez le cheval, comme chez l’homme, toutes les maladies sont plus faciles à guérir dans leur principe que lorsqu’elles ont fait des progrès et qu’on les a manquées. »
Ne pas prendre un cheval peureux pour aller à la guerre :
« Méfiez-vous des chevaux qui sont sur l’oeil. Un cheval peureux empêche son cavalier de frapper l’ennemi; souvent même, il le renverse et le met dans les plus fâcheuses positions. »
Pour lire (gratuitement) le livre « De l’équitation », par Xénophon
Une traduction datant de 1840 par le Baron de Curnieu est disponible gratuitement en pdf sur Gallica. C’est celle que j’ai lu :
De l’équitation, par Xénophon, traduit en français par le baron de Curnieu
Une réponse à “Ce que Xénophon nous enseigne de l’équitation”
Merci