Cavaletti : Dressage et sauts, par Reiner et Ingrid Klimke


Les cavalettis offrent de nombreux bénéfices pour le cheval comme pour le cavalier. Ils ne demandent que peu de matériel mais permettent une quantité d’exercices et de progressions. Ils ne sont pas difficiles à mettre en place avec le bon guide.

Résumé du livre

Il est toujours intéressant pour le cavalier de se former sur la manière de mener le travail d’un cheval. Nous ne devons pas compter uniquement sur notre expérience. Au contraire, il est intéressant d’avoir un plan, de savoir comment le travail va être mené.

Les atouts du travail aux cavalettis

Son utilité pour le cheval : on veut que par le travail, les articulations du cheval deviennent plus souples, que son endurance s’améliore et que sa musculature se développe. Le pied du cheval devient plus sûr à mesure qu’il apprend à lever les jambes au-dessus des cavalettis. Le travail aux cavalettis est bénéfique pour le relâchement musculaire et le soulagement des raideurs. Il aide le cheval à reporter son poids sur l’arrière-main et à alléger ses épaules.

Ce que le cavalier apprend : le travail aux cavalettis apporte de la nouveauté pour le cavalier. Il enseigne aux débutants à s’asseoir sans interférer avec les mouvements du cheval, et à acquérir le sentiment d’un dos qui fonctionne de la bonne façon. Il perfectionne l’assiette des cavaliers plus avancés.

L’équipement

Les cavalettis sont des barres (de bois ou synthétiques) légèrement surélevées du sol par des supports. Idéalement, ils sont assez lourds pour que les chevaux ne les déplacent pas en les touchant. Certains supports offrent des possibilités de hauteurs variées, de 15 à 50 cm.

L’utilisation de simples barres au sol est possible, mais risqué : si le cheval venait à marcher sur la barre, il pourrait endommager ses tendons ou ses articulations.

Pour travailler dans de bonnes conditions, la qualité du sol est importante. Celui-ci ne doit être ni glissant ni trop profond.

Travail aux cavalettis au sol

Ne jamais commencer une séance directement sur des cavalettis : laisser marcher le cheval (à pied ou monté) une dizaine de minutes. Ensuite, laisser le cheval trotter ou galoper à son gré pendant une nouvelle dizaine de minutes, puis en rênes fixes pour lui demander d’arrondir son dos et d’étirer sa nuque vers l’avant et vers le bas.

Travail en liberté

Commencer par introduire un cheval à ce type de travail en le laissant passer calmement par-dessus un cavaletti. Vous pouvez en ajouter progressivement jusqu’à 3 ou 4 cavalettis. La distance idéale se situe entre 1,3m et 1,5m, à adapter en fonction du cheval. La hauteur ne doit pas excéder 20 cm.

Ne pas oublier de travailler aux deux mains, et d’alterner pour équilibrer. L’expérience des Klimke leur a montré que le cheval se relaxe plus facilement lorsqu’il est autorisé à travailler à sa main la plus facile pendant un moment, plutôt que de rester concentré sur sa main la plus difficile.

Accroître progressivement la distance entre les cavalettis (dans la limite de 1,5m) pour demander au cheval d’allonger ses foulées.

Bien observer le cheval pour savoir quand stopper la session : une queue qui retombe peut être un signe de fatigue, par exemple.

Travail à la longe

Ce même travail peut-être exécuté à la longe, qui permet de travailler le cheval en incurvation.

Le travail aux cavalettis est exigeant pour le cheval. Le travail ne doit pas excéder 20 minutes, et est exécuté une fois par semaine, voire deux fois par mois.

Travail aux cavalettis en ligne droite et monté

C’est par des lignes droites que l’on démarre le travail aux cavalettis sur un cheval monté.

Ayez un plan pour chaque session de travail et décidez à l’avance quel agencement de cavalettis sera la plus adaptée.

En ligne droite, les cavalettis peuvent être disposés

  • sur la piste,
  • en piste intérieure (ce qui offre la possibilité de ne pas passer sur les cavalettis à chaque tour)
  • sur la ligne du milieu (ce qui permet de changer de main en passant dessus)
  • sur la diagonale (la plus difficile)

Commencer au pas, rênes longues de manière à laisser le balancier du cheval libre. Toujours présenter d’abord un seul cavaletti à un cheval qui découvre ce travail. Ne pas hésiter à réajuster la distance entre les cavalettis en cours de séance si cela s’avère nécessaire après quelques passages.

Passer les cavalettis au pas moyen, au pas allongé, et au pas rassemblé (la distance entre les cavalettis ne sera pas la même) en recherchant avant tout le calme, la décontraction et la rectitude du cheval.

Le passage de cavalettis au trot est un excellent exercice pour améliorer l’assiette et l’équilibre du cavalier, et développer l’indépendance des aides. L’ouvrage propose plusieurs idées d’exercices, à exécuter sur un cheval confirmé sur les cavalettis.

Pour le cheval, trotter par-dessus les cavalettis vient avec son lot de difficultés. Si le cheval aborde les barres en accélérant, il faut lui demander de ralentir. Il est fréquent qu’un cheval découvrant les cavalettis relève la tête et creuse le dos : ne pas tenter de l’en empêcher,  mais le rassurer – dans ce cas de figure, l’auteur recommande des rênes un peu trop longues plutôt qu’un peu trop courtes.

Au galop, le travail aux cavalettis n’est pas différent d’un travail à l’obstacle – avec de tout petits obstacles. Le travail des cavalettis au galop améliore le galop, y compris pour les chevaux de dressage. En augmentant l’activité des hanches, il perfectionne l’impulsion.

Par exemple : disposer 4 cavalettis sur une portion de cercle, et les faire passer au cheval en contrôlant le rythme. Le cheval gère son équilibre, développant davantage de puissance et d’engagement. Attention à ne pas trop en faire, ce travail étant très exigeant pour le cheval, surtout s’il n’y est pas habitué.

Travail aux cavalettis sur le cercle

Le cheval qui démarre les cavalettis sur le cercle devrait déjà être habitué au travail sur les cavalettis en ligne droite. Les cavalettis sur le cercle assouplissent le cheval, l’aident à s’incurver.

Lors du travail sur le cercle, l’auteur recommande d’avancer légèrement les mains à l’abord des cavalettis et de mener le cheval bien au milieu des barres. Il est également préférable de commencer à la main la plus facile pour le cheval, puis de continuer à la main la plus difficile. Entre chaque passage de travail sur le cercle, renvoyer le cheval en avant en ligne droite le long de la piste.

Les cavalettis disposés en cercle ont ceci d’intéressant que l’espacement entre les cavalettis est différent à l’extérieur et à l’intérieur : au fil des passages, on peut demander au cheval d’élargir légèrement le cercle, ce qui va lui demander de plus grandes foulées.

Finir la session sur un retour au calme avec des exercices plus faciles, que le cheval connaît bien. Finir sur une note positive rend le travail du jour suivant deux fois plus facile.

Gymnastique à l’obstacle

Cette dernière partie fournit un guide de la gymnastique à l’obstacle pour le jeune cavalier ainsi que pour le jeune cheval.

Règles de base

A travers la gymnastique à l’obstacle, le cavalier comme le cheval gagnent l’expérience et la confiance nécessaire à un vrai travail d’obstacle. Dans ces exercices, la hauteur des obstacles varie entre 60 cm et 1 mètre.

Objectif

Les exercices de gymnastique combine les avantages d’améliorer les qualités athlétiques du cheval et les compétences du cavalier.

Il est vital pour le couple que les exercices soient planifiés avec soin, que les distances et hauteurs de barres soit adaptés au cheval et au cavalier, et qu’une session soit toujours conclue sur une note positive. Cela rend la session suivante deux fois plus facile.

Planifier une session

Chaque session doit avoir un objectif précis, vers lequel son déroulement amène le couple cheval/cavalier.

On distingue trois phases dans une session :

  1. L’échauffement/La préparation – une dizaine de minutes aux trois allures, rênes détendues, avec éventuellement passage sur des cavalettis.
  2. Le travail – exercices spécifiques, entrecoupés d’un travail de dressage ou de courtes pauses. Le cavalier doit apprendre à reconnaître quand ce travail doit s’arrêter et quand le temps de relaxation doit débuter.
  3. La relaxation – le cheval devrait être trotté puis marché, encolure vers le bas et l’avant.

Eléments de base

Pour pouvoir aborder les barres, le cavalier doit avoir de bonnes bases en dressage – il doit avoir le cheval « dans les aides ». Le cheval, de son côté, doit accepter ces aides et répondre aux transitions sans intervention forte du cavalier.

Au début, le cavalier doit se concentrer sur une chose à la fois, jusqu’à ce que celle-ci devienne automatique. La répétition est la clé pour que le bon geste devienne seconde nature.

L’assiette à l’obstacle

Les éléments d’une bonne assiette à l’obstacle incluent :

  • Buste du cavalier légèrement penché en avant, accompagnant les mouvements du cheval
  • Les bras doivent travailler avec tout le corps
  • Le cavalier est bien au centre de son cheval
  • Le poids du cavalier est soutenu par ses cuisses, ses genoux et ses chevilles
  • Les talons sont bas
  • Le cavalier maintient un contact doux avec la bouche du cheval
  • Le cavalier regarde droit devant lui entre les oreilles de son cheval

Exercices au galop

Cavaletti au galop sur une ligne droite : un exercice pour permettre au cavalier de ressentir le mouvement, et s’habituer à la longueur de la foulée du cheval. Le cavalier avancé l’utilisera pour expérimenter avec la longueur des foulées.

Cavaletti au galop sur une ligne courbe : maintenir la ligne courbe avant et après le cavaletti n’est pas si simple pour beaucoup de cavalier. Plusieurs variations sont également possible pour le cavalier plus avancé; par exemple, réaliser un huit de chiffre en changeant de direction en passant le cavaletti.

Erreurs fréquentes et comment les corriger

Cette section donne au cavalier avancé des clés pour repérer et corriger ses mauvaises habitudes.

Eduquer le cheval à l’obstacle

Avant d’être amené sur ses premières barres, le jeune cheval doit être habitué à sauter sans cavalier, au travail sur cavalettis, et à passer des barres au trot.

L’un des aspects les plus importants à l’abord est d’apprendre au cheval à rester à l’écoute des aides après la réception. Il faudra donc commencer par, après la réception, demander des transitions jusqu’à l’arrêt.

Varier les situations : la monotonie est néfaste pour l’apprentissage.

Agencer les barres pour un cheval novice

Le cheval novice doit également d’abord apprendre à sauter toute barre qui lui est présentée. Pas de refus, pas d’échappatoire. Une fois que le cheval a accepté ce fait, le saut devient amusant.

Le livre offre différents exemples d’agencements pour permettre au cheval de progresser sur les barres.

Problèmes fréquents et comment les résoudre

Une liste de problèmes fréquemment rencontrés avec un cheval sur les barres, et des axes pour les résoudre. Par exemple : le cheval qui embarque ou fait des sauts de mouton après la réception; le cheval de travers avant ou à la réception de l’obstacle, etc.

Programmes d’entrainement

Ce chapitre a pour but d’offrir un guide au cavalier souhaitant mettre au point un programme autour des cavalettis pour son cheval.

Il est rappelé que chaque programme doit être adapté :

  • A l’individu cheval auquel il est destiné : conformation, âge, tempérament, etc.
  • A la saison (période de compétition vs période d’entraînement ou de travail léger)

3 exemples de programmes sont proposés, pour des périodes de 4 à 6 semaines :

  • Pour débuter le cheval sur les cavalettis
  • Pour le cheval de dressage
  • Pour le cheval d’obstacle

Notes & réflexions

  • De nombreux schémas d’agencements des cavalettis sont proposés, ainsi qu’une multitude de recommandations concrètes : comment espacer ses cavalettis en fonction de l’allure du cheval, quelle hauteur de cavaletti en fonction de l’objectif de l’exercice, etc… Une foule d’exercices à expérimenter avec son cheval, et à intégrer à son répertoire de travail.
  • Des astuces concrètes sur l’utilisation des différents équipés recommandés
  • D’excellentes recommandations sur la façon de mener le dressage de son cheval en respectant son émotivité, sans le pousser à bout : un aspect que, par souci de concision, j’ai choisi d’omettre dans ce résumé mais qui est un véritable atout du livre
  • Le livre est vraiment rédigé comme un manuel. Il ne contient que des recommandations génériques, et n’offre aucun exemple de cas pratiques d’amélioration du travail du cheval par l’utilisation des cavalettis.
  • Avec ses nombreux exercices bien détaillés, ce livre sera très utile pour un enseignant, mais aussi pour un cavalier souhaitant travailler seul.
  • Quelques répétitions ! Il y a des messages que l’auteur veut vraisemblablement faire passer coûte que coûte, comme l’importance de l’échauffement et de la relaxation dans une session de travail, ou encore l’intérêt de la planification d’une session. Après tout, la répétition est l’une des clés de l’éducation.
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