Le Cheval d’amateur, par Beudant

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« L’équitation dite de manège n’est donc pas incompatible avec l’équitation d’extérieur, elle lui est, au contraire, indispensable. »
Le cheval d’amateur, Étienne Beudant

Connaissez-vous ce livre de « L’écuyer Mirobolant » ? Cette semaine, je vous présente sous forme d’infographique le premier livre du capitaine Etienne Beudant : Le cheval d’amateur.

Pour la petite anecdote, c’est ce livre qui lui a valu de se voir confié, puis offert, la belle Vallerine dont l’histoire a tant de succès.

« Le cheval d’amateur » est très rafraîchissant pour les passionnés en quête de belle équitation. Car il dit juste l’essentiel, sans phrases tarabiscotées : Laissons les théories compliquées aux écuyers. Pour nous autres amateurs, quelques principes et beaucoup de pratique et d’expérimentation suffisent. 

Pour rendre un juste hommage à ce superbe ouvrage, j’ai voulu changer un peu de forme. J’ai sélectionné quelques citations clés de chacun des chapitres, et les ai arrangé dans un infographique (les points clés sont également résumés après l’infographique) :


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Points clés du livre « Le cheval d’amateur »

Armés de ces principes, il recommande observer autant qu’on peut les chevaux – surtout en liberté, d’observer les autres cavaliers, mais par-dessus tout s’observer soi-même.

Pour dresser son cheval, on peut se contenter des idées suivantes :

  • Ne pas lui imposer un travail rébarbatif
  • Se borner à l’emploi de main sans jambes et jambes sans main
  • Agir le moins possible et de la façon qui contrariera le moins le cheval

Il dit aussi que la position idéale de la tête est celle que prend le cheval en liberté : presqu’à l’horizontale au grand galop, le plus haut possible au passage – pour donner deux extrêmes en guise d’exemples.

Il assure que n’importe qui peut parvenir à la haute-école en travaillant selon les principes suivants :

  1. C’est par des actions douces, au bon moment, et en évitant les défenses qu’on amène un cheval à l’obéissance. Pas par la brutalité.
  2. La leçon doit être un jeu qui ne dure jamais jusqu’à la fatigue – pour le cheval comme pour le cavalier

En extérieur, on tend à la perfection par l’usage. En haute-école, c’est par l’observation, le travail, le talent. Le talent du cavalier, comme le dressage du cheval, est toujours perfectible.

Où se procurer « Le cheval d’amateur » ?

Encore un livre qui n’est plus édité, hélas. Il ne doit pas y avoir beaucoup d’originaux, je me demande s’il n’y a pas eu qu’un seul tirage de ce livre dont l’auteur était alors un petit capitaine voué à une carrière de rien du tout.

Il n’est pas non plus dans le domaine public. Il n’y sera que 70 ans après la mort du capitaine Beudant, c’est à dire en 2019. En attendant… Ô joie : il est dans le catalogue de la BNF. Personnellement, je l’ai acquis via le service de reproduction des documents.


13 réponses à “Le Cheval d’amateur, par Beudant”

  1. En ce qui concerne le galop en arrière je trouve ça loin d’être disgracieux. D’ailleurs a une certaine époque le défi était d’aller le plus lentement possible au galop et le plus vite possible au galop en arrière
    https://www.youtube.com/watch?v=WNuajy6YgvU

    Pour ce qui est du passage de deux piste, c’est certes très gracieux mais c’est aussi une défense du cheval paresseux qui passage pour limiter l’engagement du postérieur interne sous la masse.

    La notion d’action « au bon moment » pour la haute école est tout à fait primordiale et trop peu de personnes se sont réellement penchées sur la question. Une action discontinue, par légères touches est le seul moyen de garder des aides absolument légères. Pour la rendre efficace, cette action discontinue doit se faire au bon moment. Voir l’équitation diagonale dans le mouvement en avant. Ainsi une action de jambe au levé d’un membre du même côté va l’inciter à amplifier son mouvement. De cette manière on peut redonner du mouvement en avant, allonger l’allure ou la largeur du déplacement latéral. Bref le sujet est vaste et mérite de nouveaux éclairages.

  2. C’est sûr que le galop en arrière de Bartabas a de la gueule. Mais visiblement, c’était pas au goût de Beudant. D’ailleur je crois que dans « Extérieur et Haute Ecole », il écrit carrément : « Ce n’est point gracieux » à propos du galop en arrière.

    Pourquoi tu dis que trop peu de gens se sont penchés sur la question des aides au bon moment pour la haute école ? Dans les bouquins que j’ai lu dernièrement, j’ai vu beaucoup de mention du moment opportun pour demander tel ou tel mouvement : au moment où l’avant-main se lève ou bien au levé d’un membre. Tu parles peut-être de nos contemporains ?

      • Le dernier que j’ai en mémoire, c’est le « Dressage méthodique du cheval », de Faverot de Kerbrech. C’est un bon sujet, j’ouvrirai l’oeil dans les prochaines lectures et je noterai ceux qui précisent comment accorder les aides aux gestes du cheval !

        • J’ai acheté le livre de Carlos Pereira paru cette année dans le but d’avoir un éclaircissement à ce sujet mais j’ai été déçue dès les premières pages. Pour l’avoir vécu à cheval je suis pratiquement certaine que l’on pourrait établir une sorte de code général qui en fonction de l’action de telle ou telle aide au poser ou au lever de tel membre permet d’obtenir soit plus d’engagement, soit plus d’élévation ou plus de rassembler etc…

          • Je ne connaissais pas, je viens de regarder la description du bouquin. C’est vrai que ça a l’air alléchant et complet sur le papier, des fiches pratiques illustrées c’est une bonne idée. Trop vague par rapport à ce que tu attendais ?

          • Oui trop vague et surtout, j’ai envie de dire trop « mécanique » avec si on fait ça on a ça alors qu’il faut savoir s’adapter à chaque cheval et tous ne se portent pas de la même façon et le cavalier doit aussi être capable de ressentir ses différences dans son assiette. Je pense par exemple que l’aide de poids ne peut pas être universelle. On dit que pour appuyer à gauche il faut mettre le poids à gauche mais je pense que ce n’est pas toujours vrai suivant le dressage du cheval et suivant si on recherche un appuyer passageant un peu relevé ou un appuyer plus allongé avec de grands angles articulaires.
            Ceci dit je ne l’ai pas lu en entier alors peut-être devrais-je m’y remettre un peu. J’espère une bonne surprise ?

          • Pas faux, suivant le niveau du cavalier aussi… Faut avoir une assiette ultra solide pour utiliser l’aide de poids, sinon tu fatigues juste le cheval. Pour le bouquin, oui, faut lui redonner sa chance quand même, y a forcément des choses intéressantes dedans, même si t’es pas d’accord avec une grande partie ^^

  3. Superbe et intéressant article. Il est toujours bien dommage que de tels livres qui font office de bible ne soient plus éditer.
    Au passage, j’ai adoré « Le cavalier Mirobolant » de Jérôme Garcin!
    Merci encore pour cet article!

      • Merci pour le compliment, ravie qu’il t’aie plu ! Oui, c’est dommage, hein… Les plus grands classiques sont trouvables en version papier, mais il y a quelques perles cachées qui mériteraient plus de visibilité. Oui, l’écuyer Mirobolant est un super petit bouquin ! Le bons romans sur les cavaliers et l’équitation aussi sont trop rares à mon goût 🙂

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