De la nuance entre dresser un cheval et éduquer un cheval

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Un article de réflexion de l’excellent blog « Juste avec mon cheval » m’a fait, justement, réfléchir. Je trouve que le sujet est passionnant, et je me permets donc d’exposer ici à mon tour ma propre réflexion, en toute humilité.

L’article en question est : éducation ou dressage, quelle différence ?

Dans l’article, les rôles de l’éducation et du dressage se répartissent grosso-modo comme suit :

  • Education = enseignement au cheval d’un bon comportement vis à vis de l’homme = travail à pied
  • Dressage = enseignement au cheval de son métier de cheval, c’est à dire obéir aux demandes de son cavalier = travail en selle

A cette vision, j’oppose la suivante :

  • Education = respect de l’homme, capacité à faire connaître son point de vue d’une façon qui n’est pas dangereuse ni risquée pour l’homme (l’homme a bien entendu de son côté le devoir d’être suffisamment à l’écoute pour entendre le point de vue du cheval avant que celui-ci ne se sente contraint de « crier », mais je passe sur le sujet, qui n’est pas du tout le propos de cet article)
  • Dressage = rendre droit (comme son étymologie l’indique). Il s’agit de faire en sorte que le cheval se sente bien dans son corps, afin, en particulier, de vivre mieux son « métier » de cheval. Le dressage consiste à travailler sur l’équilibre du cheval de manière à le muscler harmonieusement tout en corrigeant les dissymétries de façon à ce que le cheval porte le cavalier avec davantage de facilité, se sente mieux dans son corps. Il n’est pas exclusivement tourné vers le bien-être du cheval, soit dit en passant, puisqu’un cheval dressé est bien plus confortable pour son cavalier.

On peut éduquer sans dresser.

On peut éduquer un cheval à se comporter comment on le souhaite à pied ou en selle, sans pour autant lui montrer comment il peut nous porter sans se faire mal et comment rendre plus confortable le fait de porter un cavalier.

Répondre à des commandes, qu’elles soient vocales, tactiles ou autre, pour moi, est de l’ordre de l’éducation.

Exemples d’objectifs de l’éducation :

  • rester calme en toutes circonstances,
  • ne pas devenir un danger pour l’homme en cas de manifestations de joie ou de frayeur,
  • céder aux demandes de l’homme en selle ou en main avec bonne volonté,
  • faire connaître son avis poliment,
  • se laisser attraper au pré
  • se laisser mener en main,
  • monter dans un van,
  • partir au pas, au trot ou au galop à la demande du cavalier

On ne dresse pas sans intervenir dans l’éducation

En revanche, on peut difficilement entreprendre le dressage du cheval si celui-ci n’a pas reçu un minimum d’éducation, s’il n’est pas à l’écoute de son dresseur, s’il ne tolère pas ses demandes.

L’éducation vient avant le dressage, elle l’englobe.

Les compétences pour dresser vs les compétences pour éduquer

Les compétences qui permettent au cavalier d’éduquer un cheval sont différentes de celles qui lui permettent de le dresser. Pour éduquer le cheval, il est nécessaire de le comprendre : de connaître son mode de vie, la façon dont il pense, ce qui le motive, ce qui peut l’inquiéter, ce qui peut l’ennuyer. Ces connaissances, alliées à une observation minutieuse et une grande patience, permettent d’établir une communication avec l’animal.

Les compétences pour dresser se superposent à celles pour éduquer. Dresser nécessite toutes les compétences de l’éducateur, puisqu’on ne peut pas demander quoi que ce soit au cheval sans prendre en compte sa psychologique, ses capacités d’apprentissage et de concentration. De solides notions de biomécanique équine et de conditionnement physique, associé à beaucoup d’expérience, permettront au dresseur de savoir quoi demander au cheval pour le rendre droit et améliorer sa locomotion naturelle dans le travail monté.

Exemples d’objectifs dans le dressage :

En synthèse

Si je devais résumer ma pensée en une phrase : l’éducation n’est pas du dressage, mais le dresseur doit d’abord être un éducateur.

Voilà, j’ai apporté ma petite pierre à l’édifice, j’espère que vous rebondirez également sur ces réflexions, et que, si un désaccord survient, nous l’accepterons sans s’entrefustiger inutilement ^^

Photo par Verónica Bautista


4 réponses à “De la nuance entre dresser un cheval et éduquer un cheval”

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